Des mois après le début de l’agitation citoyenne à l’encontre du projet de construction d’une centrale de bitume à Monthelon, quatre membres du collectif du Marais ont pu rencontrer le sous-préfet vendredi 12 avril à Épernay. « On avait contacté la préfecture dès février, mais nos sollicitations sont restées sans réponse », se remémore l’un des cofondateurs du collectif, Arthur Claudotte-Grimon, expliquant que « c’est le nouveau sous-préfet d’Épernay (Emmanuel Auber, NDLR) qui a fait bouger les choses en acceptant de nous recevoir », peu de temps après sa nomination.
Le jeune homme de 17 ans faisait partie des quatre personnes reçues à la sous-préfecture d’Épernay. Tous ensemble, ils ont rappelé au représentant de l’État que le collectif condamnait catégoriquement la création d’une centrale d’enrobage à chaud, quelles que soient les alternatives proposées. Pour rappel, la société de travaux publics Pothelet, à l’initiative du projet, a déposé un permis de construire pour développer, le long de la route D40, un site industriel comprenant une installation qui produit du bitume. Cette usine se situerait à proximité directe avec la chambre d’hôtes la Loge et non loin de la commune de Monthelon. Elle ne fait guère l’unanimité en raison de ses risques pour la santé humaine et de sa pollution sonore, visuelle et olfactive.

« En l’état, l’usine de bitume n’est pas autorisée »


Le 1er février dernier, les élus de l’agglo d’Épernay s’étaient rangés contre en votant majoritairement leur opposition au projet (seulement cinq abstentions). Ce vote s’ajoutait aux 5 000 signatures d’une pétition citoyenne conduite par le collectif du Marais (400 membres à ce jour, NDLR). Il ne manquait donc plus que l’État à convaincre, et en l’occurrence le sous-préfet. Mais ce lundi 15 avril, Arthur Claudotte-Grimon ne se satisfait qu’à moitié du rendez-vous au moment d'en faire le bilan : « Ce que le sous-préfet nous a dit, c’est que le projet ne peut pas être autorisé EN L’ÉTAT. Si le sous-préfet veut déplacer l’usine, on est contre dans tous les cas. On espérait plus, même si on est contents d’avoir eu cette information. On a promis que nos manifestations ne resteraient plus pacifistes si ça venait à être signé. Ces menaces ne lui ont pas plu, mais on reste fermes : on ne veut pas de cette usine. » Depuis que la date butoir du 20 février a été repoussée à plus tard par la préfecture pour valider ou infirmer le projet de construction, aucune nouvelle date n’a été communiquée.